Periode Militaire Léon Deroi
DEROI Léon
Né le 25 mars 1910 A Bourbourg Nord.
SA PERIODE MILITAIRE
Appelé de la classe 1930
Rappelé en 1939 au 156éme Régiment d’infanterie des forteresses
Organisation du 156éme RIF à la mobilisation
offensive de la Sarre
Historique des Combats de mai-juin 1940 du 156éme RIF
SA CAPTIVITE
Le stalag IVA
Le stalag IVC Brüx-Hydrierwerk
L’enfer de Brüx
Il est déclaré au Stalag IVB
SA LIBERATION
ANNEXE:
Les différents camps d’internement allemands.
SA PERIODE MILITAIRE
Appelé de la classe 1930
Centre de recrutement de Dunkerque matricule de recrutement 527.
Affecté au 5éme Régiment d’Infanterie à Courbevoie.
Incorporé le 15 avril 1931 renvoyé dans ses foyers le 10 avril 1932
Période de réserve
21 jours à compter du 4 Avril 1934 au 151 Régiment d’infanterie à Metz.
Il réside à cette époque rue du Cruys Bellaert à Petite-Synthe.
Rappelé le 24 aout 1939 (déclaration de guerre le 3 septembre 1939).
Adresse à cette époque 54 rue de Soubise Dunkerque avec sa première épouse (marié le 11 février 1939) dont le divorce sera prononcé le 12 mai 1943 à Dunkerque.
Centre mobilisateur n° 66 à Metz.
Dépôt de guerre 156 RIF Pommerieux Verny près de Metz.
Affecté au deuxième bataillon du 156éme régiment d’infanterie, à Zimming sur la ligne Maginot
Organisation du 156éme Régiment d’infanterie des Forteresse. (Source wikimaginot)
A la mobilisation d'août 1939, le 146° RIF du temps de
paix, alors commandé par le Col TRINQUAND, se détriple pour former l'infanterie
du Secteur fortifié de Faulquemont et chacun de ses bataillons donne naissance
à un régiment d'infanterie de Forteresse du temps de guerre, dans l'ordre, les
146°, 156° et 160° RIF.
Le 156° RIF du temps de guerre est mis sur pied à partir du 21 Aout 1939 à
partir du II/146° RIF de temps de paix par le CMI secondaire n° 66
(Pommerieux-Verny). Le régiment est formé au camp de Zimming avec 1/3 d'actifs
et 2/3 de réservistes.
Le Lt-Col MILON
en prend le commandement et dés le 22 Aout, les équipages d'ouvrage sont au
complet. Le 28 Aout, l'échelon B2 est en place et l'échelon C arrive du fort de
Verny après la déclaration de guerre, le 3 Septembre. L'effectif final se monte
à environ 3000 hommes.
L'évacuation des populations civiles en avant de la LPR (et à Laudrefang)
débute.
Le régiment est composé de 3 bataillons totalisant neuf compagnies de
Fusiliers-Voltigeurs (CFV) et trois compagnies d'engins d'accompagnement (CA)
ainsi que la compagnie regroupant les équipages occupant les ouvrages et
casemates de la position fortifiée.
Le 156° RIF occupe le sous-secteur de HAUTE-VIGNEULLES, renommé ultérieurement
STEINBESCH (Secteur Fortifié de Faulquemont - Région Fortifiée de Metz). Son PC
est établi à l'EPERON . Ce
sous-secteur est, comme ses voisins organisé
initialement en deux quartiers seulement, rendant un bataillon
disponible en réserve ou pour des actions en avant de la LPR. Ainsi, le
III/156° RIF n'est-il pas positionné à la mobilisation sur la ligne principale
de résistance, mais en cantonnement aux charbonnages de Faulquemont.
Organisation du sous-secteur :
Le sous-secteur est organisé de la façon suivante :
Organisation tactique
- La ligne principale de résistance (LPR) est jalonnée
par les ouvrages de LAUDREFANG, d'EINSELING, du BAMBESCH et de KERFENT et les
casemates intermédiaires (QUATRE-VENTS N et S, EINSELING N et S, BAMBIDERSTROFF
N et S). Sa mission est l'interdiction des trois voies de passage principales
sur son ban : la route passant aux Quatre-Vents, le "col 368" entre
Longeville et Bambiderstroff, et la nationale St Avold-Metz passant au sud du
Bambesch par la Ferme st Dominique. Une dernière voie possible - à cheval sur
le sous-secteur voisin du 160° RIF - est le vallon du Perdsbach (Boucheporn -
Zimming - Hallering - Fouligny)
- la LPR est doublée d'une ligne d'arrêt qui passe par la ferme Brandstuden, la
cote 400, la lisière ouest du bois de Stocken, les pentes sud de l'Öhlmühl, la
lisière est de Bambiderstroff, la route Bambiderstroff-Zimming, les lisières
Est du camp de Zimming.
- Cette ligne d'arrêt est renforcée par une "ligne arrière"
embryonnaire, qui suit la lisière est du bois de Steinbesch, la lisière est de
Bambiderstroff, le PC de l'Eperon et l'Antenbusch, utilisant les positions
antichar construites en temps de paix, à renforcer en temps de guerre.
Quatre rocades de cloisonnement de ces positions sont prévues : de part et
d'autre du passage des Quatre-Vents (Redlach-Tritteling-Laudrefang et
Steinbesch-Stocken), au nord du passage du "col 368"
(Haute-Vigneulles, Nord de Bambiderstroff, lisière sud du Bambesch) et face à
la trouée de Boucheporn (Antenbusch-Zimming- lisières nord du bois de Kerfent).
Enfin la couverture de la position principale en avant est assurée par un
double dipositif :
- La ligne d'avant-postes juste devant la LPR et passe par Valmont, Haut-Bois,
Castelberg, Kirchenberg, Mutscherberg.
- Des maisons fortes GRM construites dés le temps de paix sur les axes
principaux, avec dispositifs de mine préparés. Elles servent de
"sonnettes" retardatrices pour la LPR.
- En temps de guerre, création d'une ligne avancée (ligne L1) entamée au plus
proche de la frontière. La position avancée (L1) qui sera tenue après l'offensive
de la Sarre, est elle-même organisée en deux quartiers, les quartiers de
l'Hôpital et de Carling.
L'appui d'artillerie organique du sous-secteur est fourni par le groupement A2
du 163° RAP, constitué d'un groupe de 75, d'un groupe de 155 C, des casemates
de 75 Aca2 et Aca3 (Stocken et Bambesch) et enfin des 81mm du bloc 1 de
LAUDREFANG (le bloc 3 est rattaché au groupement A1 de protection du
sous-secteur de Téting).
Le dépôt de munitions avancé du sous-secteur en temps de guerre est installé 500m
au Sud-est de Haute-Vigneulles, le long de la route de Bambiderstroff. Le dépôt
avancé du Génie est à Guinglange, approvisionné à partir du dépôt Est de la
région fortifiée (Pouilly près de Metz)0
L'offensive de la Sarre (7-20 Septembre 1939).
Ainsi dés le 7 septembre 1939, le III° bataillon du
156° RIF est détaché et entre dans la constitution du Groupement de marche
VOGEL (du nom du Lt-Col commandant l'infanterie du SF de Faulquemont, qui prend
le commandement de ce régiment renforcé de circonstance) avec les III/146° RIF,
III/160° RIF, les GRDI 37 et 45 et un bataillon du 151° RI. Ce groupement
relève la 42° DI sur la frontière entre Merlebach et la forêt de la Houve. Le
III/156°, sans sa CHR, occupe le centre du dispositif à Carling. Il entre en
Allemagne le 8 Septembre, occupe Lauterbach, avance difficilement dans un
terrain miné et piégé mais sans résistance allemande formelle, sauf en un point
de résistance devant Ludweiler, et s'arrête finalement le 9 devant le bourg de
Ludweiler en lisière de forêt. La phase défensive de cette opération débute
alors. Le bataillon tiendra cette position, avec PC à Lauterbach, jusqu'au
repli du 18 Septembre. Il est relevé dans la nuit du 18 au 19 par le GRDI 45 et
le GRCA 12 et se regroupe à Carling-L'Hôpital puis revient à sa position
initiale en arrière de la LPR (cantonnements à Steinbesch-Redlach-Haut
Faulquemont).
Les rapports d'expérience tirée de cette action "offensive" montrent
une forme de combat à laquelle un Régiment d'Infanterie de Forteresse n'est pas
préparée, faite :
- d'une progression en forêt dense compliquée par un haut degré de piégeage du
terrain (les roulantes seront laissées loin en arrière après que l'une d'entre
elle explose sur une mine lors d'un déplacement...)
- d'une absence quasi totale d'activité diurne de l'ennemi, qui se contente de
se replier en observant simplement l'avance française.
- de nuits tendues, avec de nombreuses infiltrations de petits groupes
d'ennemis entre les points d'appui sans liaisons du fait de l'étendue du front
et de la densité de la forêt, et des combats sporadiques... dont un certain
nombre ne sont dus qu'à la nervosité des occupants qui voient des ombres
partout. Les allemands cherchent avant tout à tester la position française, à
créer un sentiment d'insécurité y compris en arrière au niveau des positions de
soutien de 2e ligne, et à forcer des tirs de défense pour repérer les positions
d'armes.
Durant cette période, le bataillon a perdu 9 tués et une douzaine de blessés.
La conclusion du rapport du CB CHEVRE, commandant le III/156° RIF, faisant le
bilan de la période est lapidaire : ce type d'unité n'est pas faite ni
organisée pour un combat - offensif ou défensif - en rase campagne. Les
événements de Juin suivant se chargeront de lui donner raison...
Suite à cette
offensive, le SF de Faulquemont voit sa structure modifiée du fait de la
réorganisation du front. Le 160° RIF reste à la 3° Armée, et les 156° et 146°
RIF passent à la 4° Armée (17° CA) avec le SF. La limite nord du sous-secteur
de Haute-Vigneulles devient en même temps la limite nord du SF de Faulquemont
et celle de la 4° Armée.
Le 24 Septembre, l'Adjudant Charles LEGRIS, du III/156° RIF, abat avec son FM
DCA un chasseur allemand au dessus de Betteviller. Il sera cité à l'ordre de
l'Armée pour cet exploit.
Début Octobre, le 9° CA (Gal LAURE) remplace le 17° CA. A l'inverse du 146° RIF
au sud, qui gardera une structure et une occupation stable de la LPR avec les
I/ et II/ bataillons seulement, le 156° RIF insère le III/ bataillon sur la LPR
en créant un quartier central (Quartier Bambiderstroff) entre les deux
quartiers initiaux dont la surface est réduite d'autant. A compter de cette
date, l'occupation essentielle des troupes du sous-secteur sera la construction
d'organisations défensives :
- trois blocs pour canons de 25mm sur la ligne d'avant-poste en avant de
Longeville et du Castelberg, avec fossé antichar entre eux.
- de nombreux blocs, PC, PO et postes de secours en arrière de la LPR, avec
réseaux barbelés, tranchées et boyaux
- finalisation du réseau de rails de la LPR et bouchage des coupures par
éléments de Cointet.
- construction d'un boyau entre le bloc 3 (isolé) et le bloc 4 de l'ouvrage de
LAUDREFANG
- dégagement des champs de tir des ouvrages, construction d'un local
supplémentaire dans le casernement du KERFENT, mise en place des armes mixtes
en tourelles et cloches.
Les avant-postes et la ligne L1 sont occupés de leur côté par les bataillons de
troupes de renforcement et le GRCA 11. Le 156° RIF crée cependant en Janvier
1940 un groupe franc par bataillon (équivalent à une section) qui ira à tour de
rôle patrouiller sur les avants de la ligne L1 (Allemagne) durant la période
10/1939-04/1940.
De leur côté, les équipages d'ouvrages et de casemates travaillent
essentiellement à leur entrainement.
Encadrement du 2éme Bataillon
Quartier St Dominique (Nord) - Commandant : Cne Adolphe
BILBAUT, avec PC à la lisière
Nord-Ouest du bois de Bambesch .
Chef d'EM et Adjoint : Lt GRIMAL, puis Cne MILHAN
Section de commandement : Lt JOSETTE
Officier Z : S-Lt HAMMES
Officier de renseignement : Lt GRIMAL
Officier de détails : Lt MOUCHEBOEUF
Officier d'approvisionnement : S-Lt Clément MEULET
Autres officiers d'EM : Lt HOUOT, S-Lt GIBIART (Chef Pionniers).
Médecin : Med-Lt PAULIN (med auxiliaire : Adj LUX)
5° CFV : Cne Henri FABRE.
Chefs de sections : Lt CHABLE, S-Lt Alexis MARTIN, Adj REVAUX, Sgt-C GUENARD
6° CFV : Cne MILHAN, puis Cne GUENIN. Chefs de sections : Lt de SERRIGNY, Adj-C
PIETRI, Adj GROSS, Asp. Jean PLESSY et Adj. HUNTZ
7° CFV : Cne VERNHES (nommé à la tête de la compagnie franche du SF de
Faulquemont, tué le 4 Juin) puis Lt HOUOT. Chefs de sections : Lt MICHEL, S-Lt
NICOLAS , DESCHAMPS, Adj-C CHAPEYROUX
2° CA : Cne RENARD puis Cne Louis BONNO puis Lt LAPOSTOLLE. Chefs de sections :
Lt HENCKLE, Emile SANDRE, S-Lt HARTER, Paul PINARD, Adj-C BRUNEL, Adj OGER.
Chef de section de 81mm : Lt Christian RAULET, Chef de section de 25mm : Sgt-C
KAUFOLZ.
CHR n°2 : Lt le TOUZÉ puis Cne RENARD (Adj approvisionnement : S-Lt MEULET)
Historique des combats de Mai-Juin 1940
L'invasion de la Belgique le 10 Mai 1940
marque le début des combats à outrance. Dés 6h du matin, des avions ennemis
bombardent le sous-secteur (Haute-Vigneulles, Ouest de Bambiderstroff, Est de
l'ouvrage d'EINSELING), sans dégats ni pertes.
- 24 Mai 1940 :
évacuation des populations civiles en arrière de la LPR (Bambiderstroff, Hte et
Bs-Vigneulles, Tritteling...)
- 25 Mai 1940
: repli des détachements de la position avancée (ligne L1 L'Hôpital-Carling).
les éléments du II/156° qui tiennent le bloc du Moulin d'Ambach font sauter la
maison forte avant de se replier à leur tour. En fin de journée, seuls les AP
sont encore tenus (Longeville - Castelberg - Haut Bois).
- 28 Mai 1940
: alors que les avant-postes des sous-secteurs du 69° et du 82° RMIF sont au
contact de l'ennemi, à droite du 156° et 146° RIF, les avant-postes du 156° RIF
n'ont pas encore été testés par l'adversaire. L'ennemi est néanmoins devant St
Avold, qu'ils occupent progressivement les jours suivants.
- 30 et 31 Mai 1940
: dans l'ouvrage du LAUDREFANG, la tourelle JM du bloc 2 est convertie en un
temps record en tourelle pour arme mixte par les monteurs et ingénieurs de la
société Chatillon-Batignolles en charge du marché, avec l'aide des sergents
DUPONT et TREILLON.
- 3-4 Juin 1940
: les avant-postes du sous-secteur voisin (146° RIF) sont attaqués à leur tour.
Les combats du Wenheck entrainent le décès du Cne VERNHES, qui commandait la 7°
CFV et le II/156° RIF, alors détaché comme commandant de la compagnie franche
du SF de Faulquemont.
- 6 Juin 1940
: un bombardement d'artillerie ennemie sur le bois de Stocken fait un tué et un
blessé dans les rangs du I/156° (2° CFV). Ces bombardements deviennent
journaliers.
- 13 Juin 1940
: A 15h, l'ordre d'abandon de la ligne fortifiée tombe... Seuls devront rester
en couverture sur place pour un temps limité les équipages d'ouvrages et de
casemates et deux sections de FV par bataillon (7 au total pour le 156° RIF)
pour faire "croûte" et volume dans les intervalles. De même les trois
casemates de canons de 75mm du sous-secteur (TETING-STOCKEN-BAMBESCH) sont
elles aussi armées.
Pour le I/156° RIF, ce sont les sections FV BILLON (2° CFV) et BREIT (3° CFV)
qui sont désignées. Le II/156° RIF détache les sections FV des Lt SERRIGNY (4°
Son/6° CFV) et S-Lt NICOLAS (1° Son/7° CFV) qui tiendront respectivement le
sous-quartier Kerfent et le sous-quartier Bambesch. Une section est placée aux
avant-postes.
Ces éléments retardateurs seront sous les ordres du CB DENOIX, disponible au
régiment.
Le départ est prévu pour la nuit du 13 au 14
Juin et le régiment constitue l'aile gauche de la Division de Marche de GIRVAL.
L'armement fixe des blockhaus d'intervalle (47mm et 65mm de Marine) doit être
rendu inutilisable avant repli. A 23h, le PC régimentaire se déplace à la ferme
Galonnier (à 3 km Ouest d'Hémilly) et le régiment entame son mouvement.
Dans la nuit du 13 au 14, le génie de l'ouvrage de LAUDREFANG finit en urgence
le montage des projecteurs de blocs...
- 14 Juin 1940
: les trois bataillons se positionnent derrière la Nied allemande, de Fouligny
à Elvange (dans l'ordre le II/, puis le III/ puis le I/ bataillon). La liaison
est assurée à droite avec le 146° RIF, mais impossible à trouver avec le 160°
RIF à gauche. La journée se passe de façon relativement calme sur ce front
malgré des bombardements aériens sporadiques, mais la canonnade est audible
vers le sud-est (attaque par les allemands de la Sarre...). Un avion mitraille
la 6° CFV à Fouligny. Un nouvel ordre de repli arrive dans la journée pour la
nuit du 14 au 15.
- 15 Juin 1940
: conformément aux ordres de la veille, le régiment se replace durant la nuit
sur une ligne derrière la Rotte, de St Epvre à Arraincourt (PC à la mairie de
Lucy), avec le II/156° à gauche et le I/156° à droite, section franche à
Brulange en liaison avec le II/146° RIF. Dans l'après-midi, le III/156° RIF est
désigné pour devenir réserve du 20° CA. Le bataillon quitte donc la position
tenue et se rend à Moncel sur Seille, à 22 km au sud de là. A dater de cet
instant, le III/156° RIF n'aura plus aucun contact direct ni ne sera sous les
ordres de son ancien régiment... L'ordre de repli suivant arrive dans la soirée
: mouvement vers une ligne Delme-Fonteny, avec PC à Oriocourt.
Sur la LPR : la journée est dévolue à la
destruction de ce qui ne peut être emporté par le détachement retardateur du CB
DENOIX. Ce groupement entame son repli avant minuit avec les équipages de
casemates, sans son commandant qui reste sur place. Seuls les ouvrages restent
sur place pour couvrir ce départ. Leur propre repli est ordonné par le Gal de
GIRVAL pour le 17 Juin à 22 heures. Dans la nuit, les casemates libérées par
leurs équipages sont réoccupées partiellement par des détachements provenant
des ouvrages. Par contre celles de BAMBIDERSTROFF sont incendiées par leurs
équipage au départ, signalant de ce fait le repli aux allemands qui pourront
tranquillement venir s'installer là pour pilonner le bloc sud du BAMBESCH plus
tard...
Les sections FV et équipages de casemates en repli à partir de la LPR ne
rejoindront jamais le gros du régiment. A l'inverse du 146° RIF, ce groupement
d'unités individuelles part de façon dispersée, ce qui fait que chaque groupe a
connu une histoire particulière. Certains, comme une partie de l'équipage des
casemates de BAMBIDERSTROFF, parviendra à rejoindre la zone libre au terme
d'une véritable odyssée, mais la plupart seront pris dans la nasse et capturés
entre Rémilly et Nancy.
- 16
Juin 1940 : le régiment arrive - de plus en plus fatigué par
ces bonds vers l'arrière à pied et avec tout le barda et sans beaucoup de
sommeil... - au petit matin sur la nouvelle ligne à tenir, I/156° à droite
entre Viviers et Fonteny et le II/156° à gauche sur Delme. C'est au même moment
que le 146° RIF, juste à droite, est lourdement accroché par des colonnes
ennemies et combat avec acharnement devant Château-Salins. Ceci contraint le
bataillon de droite (I/156° RIF) à entamer un repli de jour vers Laneuville et
Oriocourt pour garder le contact avec le 146° RIF (PC régimentaire au bois de
la Jurée). Une première colonne ennemie est vue en approche de Viviers,
quasiment au contact avec le régiment. Le 15° GRCA bloque un temps cette
colonne puis passe derrière le 156° RIF, dont l'aile droite (I/156°) se replie
sur Fresnes en Saulnois pour parvenir à garder le contact avec le 146° RIF,
sérieusement malmené - le I/146° sera pratiquement anéanti à cette occasion.
L'ennemi prend contact avec le II/156° RIF à Delme à 16h30 (5° CFV est en 1e
ligne), mais est repoussé avec l'appui du groupe du 39° RAMF en soutien. Les
sections CHABLE et GUENARD (5° CFV) sont fortement accrochées et ne peuvent
décrocher que dans la nuit, avec de fortes pertes et prennent la mauvaise
direction. Elles seront capturées vers Nancy. Dans la soirée, l'ordre de repli
général suivant arrive : le régiment doit se placer sur la rive de la Seille,
de Pettoncourt (incl.) à Chambrey. Le repli est difficile, car les 1° CFV à
Fresnes, et 5° CFV à Delme ayant été au contact ne peuvent quitter que tard
dans la nuit.
Sur la LPR
: l'ennemi s'installe à Boucheporn, et balaye les dessus du KERFENT à la
mitrailleuse à partir du clocher du village. Cette arme est neutralisée par
l'arme mixte de tourelle de l'ouvrage. Des détachements ennemis arrivent au
contact des réseaux de la LPR. Il s'en suite plusieurs combats avec les
patrouilles envoyées par les ouvrages. Par ailleurs les infiltrations sur
l'arrière sont maintenant claires : l'ennemi est vu à Redlach en arrière de
LAUDREFANG.
- 17
Juin 1940 : Le II/156° RIF, dont la 5° CFV est amoindrie, et la
1° CFV du I/156° arrivent à Pettoncourt via Lémoncourt et Jalloncourt sans
difficulté majeure, mais le reste du I/156° se place derrière Chambrey juste à
temps en début de matinée avant la destruction du pont (PC régimentaire à la
sortie sud de Moncel sur Seille). Mission : tenir la Seille. La journée est
d'ailleurs étonnamment calme sur le front du 156° RIF alors que le 146° RIF à
sa droite passe un fort mauvais moment. La situation est d'ailleurs telle que
le 156° reçoit l'ordre à 14h de se replier sur le canal de la Marne au Rhin
pour accompagner le repli déjà engagé de son voisin sous pression, en
commençant par une positionnement dans la soirée sur la ligne de crête
Sornéville-Bezange. Plus tard, le régiment reçoit l'ordre d'activer le repli
pour aller en forêt de Mondon se placer en réserve de corps-d'armée (comme son
III/ bataillon...). Malheureusement, l'avance allemande est plus rapide. Des
éléments ennemis sont déjà en forêt de Einville quand le régiment arrive au
niveau de Serres - au nord de celle-ci... Le régiment doit donc obliquer vers
l'Ouest et passe dans la nuit le pont de Maixe sur le canal, qu'il doit faire
sauter après passage des derniers éléments. Dans le mouvement, la section AREND
du I/156° - qui est en arrière garde - est capturée, sans doutes vers Serres.
Sur la LPR
: Le matin, les allemands s'installent à la ferme Brandstuden et à la cote 400,
à l'ouest de Laudrefang. Le CB DENOIX, commandant les ouvrages du sous-secteur,
se rendant enfin compte de l'impossibilité du repli pour le soir même (les
allemands arrivent sur les arrières), et après avoir consulté le Col COCHINARD
dans le secteur voisin, ordonne de surseoir aux destructions et de résister sur
place. Dans la soirée, les allemands infiltrés sur les arrières des ouvrages
commencent les tirs à l'arme légère sur les cloches. Ils sont néanmoins
temporairement tenus à distance par le feu croisé des armes d'ouvrage.
- 18
Juin 1940 : le gros du régiment traverse le pont de Maixe -
avec des isolés du 146° RIF - à 2h30. Le pont est détruit par le Génie en
suivant. Restée en arrière et détachée sur la droite pour couvrir le repli du
I/156°, la section franche AREND est capturée vers 10h à Drouville avant
d'avoir pu rejoindre le canal. Après une longue marche forcée passant par
Lunéville, les deux bataillons arrivent en fin de matinée à leur cantonnement
de position de réserve en forêt de Mondon (CHR à Fraimbois), à l'Ouest de
Laronxe le long de la route Lunéville-Baccarat. Le I/156° RIF passe
temporairement aux ordres du 20° CA et se positionne à la ferme Mississipi
entre Moncel et St Clément alors que le II/156° RIF envoyé en position à la lisière nord de la
forêt, ordre annulé durant le mouvement et l'EM de régiment vont se placer à
Chenevières au sud de la forêt, point atteint tardivement en début de matinée
du 19 Juin du fait des encombrements routiers. A la 5° CFV, le Lt MARTIN prend
le commandement, le Cne FABRE étant tombé malade.
Le III/156°
RIF : toujours réserve de CA, le bataillon est à Croismare, au nord
de la forêt de Mondon, où il interdit la Vezouze.
Sur la LPR
: comme la veille, les infiltrations ennemies sont traitées par les armes
d'ouvrages. Les communications entre eux sont néanmoins rendues difficile par
la découverte des chambres de coupures par l'adversaire. L'observatoire du
KERFENT confirme la forte activité ennemie autour de la position. 1ere
tentatives de négociation menée par les allemands... Un groupe de 3 émissaires
se présente avec drapeau blanc au bloc 3 du LAUDREFANG, mais sera éconduit.
- 19
Juin 1940 : Le commandement du SF de Faulquemont, installé à
Laronxe, ordonne au 156° RIF de prendre une position de couverture de l'autre
côté de la Meurthe, entre la ferme Beaupré et le gué de Vathiménil, soit 9
kilomètres de front pour deux bataillons amoindris de l'équivalent de deux CFV
chaque (restée sur la LPR, décimées lors de combats de Delme et
"perdues"). Mission : interdire le passage de la Meurthe...
"sans esprit de recul..."(sic). La liaison à gauche doit se faire
avec le 69° RMIF, et à droite avec une unité indéterminée de la 52° DI... Cette
liaison ne pourra d'ailleurs jamais se faire en pratique, les unités en
question "étant introuvables . Le pont de Fraimbois permettant le passage
de la Meurthe est déjà dynamité, mais très imparfaitement, ce qui permet au
156° de passer et prendre position (PC le long de la route Fraimbois-Moyen).
Celui de Vathiménil est détruit à 16h, car les allemands sont à St Clément à
deux kilomètres de là. Contact est pris avec le commandement du 146° RIF, qui
passe à Fraimbois à ce moment.
Après une journée relativement calme, les éléments de gauche du I/156°, en
position à la ferme Beaupré (nord de Fraimbois) sont attaqués par les allemands
qui profitent du fait qu'il n'y a personne en liaison gauche. L'ennemi menace
de contourner le régiment pas la gauche mais est repoussé avec l'aide de
l'artillerie de couverture. La liaison gauche étant inexistante, dans la soirée
un nouvel ordre de repli est donné ne concernant que le I/156° RIF car ce
bataillon est en mauvaise posture (3° CFV du Lt SOIPTEUR est pratiquement
anéantie car la plus à gauche et sans liaison : elle se résume à 27 hommes en
fin de combat). Dans la nuit, profitant du vide des éléments ennemis
franchissent la Meurthe à droite du II/156° RIF.
Le III/156°
RIF : le bataillon, toujours en réserve de CA, arrive de Croismare
vers Fraimbois sur ces entrefaites. Une tentative de reprise de contrôle du
bataillon par son régiment est faite auprès de l'EM du SF de Faulquemont, qui
rejette celle-ci. Le III/156° est mis à disposition du 146° RIF, qui est
amoindri par les combats de jours passés. Le bataillon suivra la destinée de
son nouveau régiment d'adoption. Ses restes seront capturés au col de
Haut-Jacques (St Dié) le 23 Juin 1940.
Sur la LPR
: L'ennemi accentue sa pression sur l'arrière des ouvrages. Des véhicules
tentant de passer sur la route St Avold-Metz sont traités par les ouvrages de
KERFENT et BAMBESCH. Après que des parlementaires allemands demandant la
reddition des ouvrages aient été à nouveau éconduits, le bombardement des blocs
à tir tendu par l'artillerie débute. Toujours de nombreuses patrouilles
ennemies autour des réseaux d'ouvrages. L'ouvrage de LAUDREFANG est à son tour
bombardé en tir direct. Seul l'ouvrage d'EINSELING est épargné car il est
masqué de l'arrière par la colline. Une attaque massive contre cet ouvrage est
néanmoins contrée par les armes du B1 de LAUDREFANG.
- 20
Juin 1940 : le I/156° se replie dans la nuit vers le sud tout
en combattant, pour s'installer difficilement en lisière nord-Ouest de forêt de
la Taxonnière (avec à sa gauche le III/156° RIF, qui dépend du 146° RIF !). Le
II/156° est toujours face à la Meurthe au nord de Vathiménil et couvre le PC de
régiment, sur la route de Moyen en sortie du bois.
Dans la matinée, les combats se développent autour du II/156°, qui a été
débordé durant la nuit suite au vide laissé par la 52° DI. La bataillon est
rapidement encerclé et se bat jusque vers 13h. La 5° CFV est la dernière à
cesser le feu. Le Lt SANDRE de la 2° CA est tué dans les combats. Munitions
épuisées, sans espoir d'être dégagé, et son bataillon étant anéanti, le CB
BILBAUT dépose les armes.
L'ordre de repli général est donné, direction Vallois au sud, avec ordre
d'occuper la rive gauche de la Mortagne. Le PC de régiment entame son repli
juste à temps : un court et meurtrier bombardement s'abat sur sa position et
l'infanterie ennemie engage les derniers occupants. Le Lt-Col MILON échappe de
peu à la capture mais parvient à Vallois et s'installe au sud-ouest de là, à
Mattexey, pour regrouper les restes du régiment. Durant la recherche des
éléments dispersés, le Lt-col manque une nouvelle fois de se faire capturer à
la sortie de Seranville par une colonne ennemie en approche... La 1° CA du
I/156° est capturée par l'ennemi suite à une erreur d'orientation dans le
repli. Le reste du I/156°, passe difficilement la Mortagne à gué à Moyen,
rattrapés par l'ennemi. Les derniers éléments et l'état-major du bataillon sont
encerclés et capturés dans le bois à l'est de Séranville.
Force est de constater dans la soirée que l'essentiel des I et II/156° RIF ont
été détruits ou capturés dans la journée.
Le régiment n'est plus que l'ombre de
lui-même. Le III/156° - hors 9° CFV capturée en même temps que le II/156° - est
déjà en repli de son côté, suite aux ordres directs reçus du SF de Faulquemont.
Le reste de ce bataillon est capturé à son tour juste au sud de Séranville.
En cette soirée du 20 Juin, le 156° RIF a cessé d'être une unité
constituée.
SA CAPTIVITE
Il est déclaré avoir été fait prisonnier le 20 juin 1940 à Fraimbois Meurthe et Moselle.
Il a certainement transité dans un Frontstalag de la région existant à l’époque : FS 121 à Epinal, FS Baccarat (54), Dulag Colmar ou Mulhouse (68).avant de rejoindre l’Allemagne. Il disait avoir vu Buchenwald.
En mai 1940, les autorités allemandes ne disposent que de deux stalags d’immatriculation et de tri pour les prisonniers de guerre pour tout le « Wehrkreis » IV : le IV B à Mühlberg/Elbe et le IV A à Elsterhorst (Hoyerswerda). Les prisonniers de guerre Français qui arriveront en Allemagne à partir du printemps 1940 jusque dans le courant de l’automne 1940 dans le « Wehrkreis » IV, pour la très grande majorité, vont être immatriculés dans ces deux stalags prévus à cet effet.
Tout d’abord immatriculé au stalag IVB sous le n) 66394.
Après un "voyage" de plusieurs jours il arrive sur le territoire du Reich...
Le camp est entouré d'une triple haie de barbelés d'une hauteur de 2,5 mètres. Les prisonniers arrivent par wagons à la gare de Neuburxdorf, à 3 kilomètres au nord, et rejoignent le camp à pied
« La "réception" a bien été organisée car c'est presque immédiatement que les prisonniers sont pris en charge par l'administration de la Wehrmacht.
Il subit une fouille complète et abandonne même ses quelques sous... Ses maigres bagages et objets personnels - briquet, montre, bijoux - sont confisqués.
Vient ensuite l'épouillage des vêtements et du corps badigeonné avec un produit spécial ; ses poils et cheveux sont rasés, il est douché collectivement et attend, nu, ses vêtements qui lui seront remis après les formalités. Le P.G. n'est soumis à aucun examen médical !
Puis c'est l'immatriculation pour devenir un "Krigsgefangener", un K.G.
Chaque K.G. se
voit affecter un numéro matricule et
sera photographié - de face - avec ce numéro inscrit sur une ardoise tenue à
hauteur de la poitrine. Le numéro est aussi gravé sur une plaque de métal qu'il
portera autour du cou - ou sur lui - durant toute sa captivité et qu'il devra
présenter à toute réquisition. »
Puis on le retrouve en Kommando Au Stalag IV A
En septembre 1940, les prisonniers du camp étaient principalement français, avec 100 officiers jusqu'au grade de colonel et 28 généraux.
Il est ensuite déplacé Au Stalag IV-C Wistritz bei Teplitz, en Tchécoslovaquie.
Si les Allemands ont été surpris par le nombre de P.G. qui ont submergé les stalags durant le deuxième semestre de 1940, ils ne se sont pas moins très vite ressaisis et réorganisés.
Il devient impossible au deux seuls stalags A et B du Wehrkreis IV,, de s’occuper de la gestion de tant de P.G. éparpillés en kommandos. Ainsi, les Allemands comprennent la nécessité de décentraliser.
Un Stalag IV C est créé avant l’automne 1940.
C'est le 1er février 1941, date de la réorganisation des Camps du Wehrkreis IV, que le Stalag IV C de Wistritz est officiellement ouvert.
En réalité, depuis
juin 1940, plusieurs milliers de Prisonniers de guerre provenant des Stalag IV
A et IV B, sont déjà à l'œuvre dans les Kommandos de Bohême du Nord.
L'administration nazie est aussi en place, dès l'été 40 à
Wistritz, et gère les P.G. répartis dans les 270 premiers Arbeitskommando.
il semble qu’une part importante des P.G. qui sont arrivés au IV A seront directement immatriculés IV C, et emmenés dans les Sudètes.
Stalag IV C, dont l’administration est installée dans une ancienne fabrique de porcelaine désaffectée à Wistritz, à 5km de la ville de Teplitz-Schönau. Dorénavant, ce Stalag contrôle tous les P.G en kommandos qui se trouvent dans la bande des Sudètes, anciennement tchécoslovaque, allant de Komotau à Reichenberg.
Il sera affecté à l’entreprise d’hydrogénation appelée « Hydrierwerk-Brüx ». Au camp 17-18. Kdo 459 dans les Sudètes Bohème (ex-Tchécoslovaquie)
Source http http://stalag4c.blogspot.com/
Le Camp 17-18
Le Camp 17-18, dit de Brüx-Hydrierwerk, se trouvait en fait sur le territoire de la cité de Maltheuern .
Le détachement était implanté tout près du chantier de l'usine d'hydrogénation de la STW.
C’est un vrai Stalag miniature. Certains
P.G. le désignent comme "le grand camp".
Le Camp 17 est aussi appelé camp A, et le Camp 18, camp B. Ils
sont séparés par une grande cour qui sert aux rassemblements. Plus de 5
000 prisonniers français vont occuper, dès l'été 40, les trente baraques
construites sur l'ensemble du site.
Les P.G. français sont encore au nombre de 2 100 en avril 1944, tous au Camp 17.
Ce camp de Brüx deviendra vite redouté, pour la discipline qui y règne, les travaux pénibles auxquels sont astreints les prisonniers, les mauvais traitements, l’insuffisance de la nourriture, l’invasion de poux et de puces. Les prisonniers survivront grâce à leur audace, à leur débrouillardise et aussi grâce aux colis venus de France. Le système D fonctionnera à plein dans ce camp. Les soldats allemands sont mis à rude épreuve, les prisonniers leur en font voir de toutes les couleurs. » Le même auteur précise qu’à Brüx : « La police de ce camp est assurée par deux SS en tenue noire, portant une casquette à tête de mort et un brassard à croix gammée.
Le camp des Français était impressionnant et pouvait accueillir des milliers de prisonniers avec une large avenue centrale et des baraquements alignés de part et d’autre dont une cantine les Allemands ne respecteront pas les consignes qui imposent que les camps ne se situent pas à proximité immédiate des installations industrielles susceptibles d’être bombardées. Le camp des Français était bien
Les baraques comprenaient chacune cinq chambres ou dortoirs permettant d’accueillir chacun, dans un tout petit espace, 32 prisonniers.
Dans chaque chambre, on trouvait deux rangées de huit châlits en bois avec des couchettes à deux étages disposant de paillasses. Celles-ci étaient rembourrées avec de la paille, et deux couvertures généralement fort minces, les mêmes depuis le début de la captivité
Les baraquements comprenaient, à l’entrée, les chambres des chefs de baraques allemands. Les baraques étaient chauffées avec des poêles calorifères ronds utilisant le lignite comme combustible.
Les fenêtres, simples, sont munies de barreaux ou de fils de fer barbelés. Il n’existe aucune armoire pour y serrer les effets des prisonniers ; les prisonniers construisent des rayons le long des murs au-dessus des couchettes pour y ranger leurs valises et autres effets. Le mobilier de chaque chambre est complété par une table et quelques tabourets. Un fourneau de fonte dont le dessus a été agrandi permet aux prisonniers de préparer leurs vivres personnelles ; deux ampoules électriques éclairent chaque chambre.
les latrines, lavabos et douches se trouvaient dans des bâtiments indépendants des baraques constituant les dortoirs.
Les journées des prisonniers de guerre français du kommando n°459, cantonnés au camp 17/18 du district de travail de « Brüx-Hydrierwerk » (Stalag IV C) sont rythmées par le travail. La grande majorité des prisonniers sont affectés aux chantiers de la « Sudetenländische Treibstoffwerke AG » (STW) et à la construction de l’usine d’hydrogénation destinée à produire de l’essence synthétique. Tous les prisonniers de guerre français qui seront passés par le district de « Brüx-Hydrierwerk » témoigneront que les chantiers de la STW étaient un véritable bagne… avec des conditions de travail particulièrement pénibles.
Le lever avait lieu un peu avant sept heures. C’était le chef de baraque allemand qui faisait office de réveille-matin en venant gueuler un « Aufstehen » (debout là-dedans !) à faire trembler les cloisons
« Chaque matin, à tour de rôle, un gars de la chambrée se rend à la cuisine pour chercher le bouteillon de jus, et procède à la distribution, remplit le quart et vous le pose sur la tablette du lit, car tout le monde se lève à la dernière minute ». Le temps de passer aux latrines et de se raser ou de se débarbouiller sommairement pour certains, et c’est l’heure du rassemblement pour l’appel sur la vaste place prévue à cet effet : la fameuse place « Parmentier », située entre les deux réfectoires du camp.
« L’enfer de Brüx »,
Expression qualifiant un site tristement célèbre du Stalag IV C !
« Sur le versant sud de l’Erzgebirge, au sud de Dresde et à une dizaine de kilomètres au nord-est de la ville de Brüx, se trouvent les chantiers, mines et usines de l’entreprise d’hydrogénation appelée « Hydrierwerk-Brüx ». Au centre de la zone industrielle, voisins des gazomètres et des réserves de carburant, s’étendent deux camps de prisonniers. Cette région est évidemment une zone dangereuse ; l’air est empesté par la fumée ; la poussière de lignite et les émanations des usines de distillation le rendent insalubre. Plus de 8.000 prisonniers français et d’autres nationalités, ainsi que des travailleurs civils y sont employés. Les conditions de travail très dures, sa durée, les conditions de logement précaires font que l’existence de ces prisonniers est des plus pénibles. »
En juin 1943, aucune protection contre les bombardements aériens n’avait été réalisée pour les prisonniers, à proximité de l’usine d’hydrogénation près de Brüx. Celles qui étaient prévues ont été jugées inutiles par une commission d’économie venue de Dresde
« Les baraques sont situées à côté des gazomètres et réservoirs d’essence, c’est-à-dire dans une zone éminemment dangereuse. La population civile, les travailleurs civils logés dans des baraques, et les membres de la Wehrmacht chargés de la garde des prisonniers disposent de tranchées-abris, c’est-à-dire de tranchées creusées à peu de profondeur (l’eau apparaît à environ 1.50 m sous le sol), recouvertes de briques et de ciment, qui présentent une bonne protection contre les éclats de D.C.A. et les effets de la déflagration. On avait prévu quelque chose d’identique pour les prisonniers ; des tranchées en zigzag ont été creusées par les prisonniers, entre les baraques, pendant leur temps libre. Une partie du matériel nécessaire (briques, planches et ciment) est resté sur place. Il est regrettable qu’une commission d’économie (« Spar-Kommission »), venue de Dresden [Dresde], ait fait cesser les travaux, estimant que les prisonniers n’avaient pas besoin d’une telle protection.
En juin 1943, le contingent de prisonniers de guerre français dans le district de travail de « Brüx-Hydrierwerk » était de 8100 hommes répartis en neuf B.A.B constitués de 600 hommes chacun et qui étaient en fait des B.A.B. autonomes et un détachement dépendant du Stalag IV C, portant le numéro 459, constitué de 2700 hommes. Les effectifs de prisonniers de guerre français du district de travail de « Brüx-Hydrierwerk » vont connaître d’importantes évolutions à la baisse au cours du second semestre 1943. Le 18 avril 1944, quelques semaines avant le premier bombardement, parmi les prisonniers du district de « Brüx-Hydrierwerk », on trouvait au camp 17/18, 2100 français (kommando n°459) uniquement répartis dans le camp 17 et 1200 français au camp 27 (B.A.B. n°23 et n°43) soit 3300 hommes. Il faut ajouter 1250 hollandais au camp 18. Notons que sur les chantiers de l’usine, on trouvait également des Britanniques et des hommes de toutes les nationalités en guerre contre l’Allemagne.
Des tranchées en zigzags seront cependant aménagées avant avril 1944
Toutefois, les délégués de La Croix-Rouge notent : « La situation de ce camp n’a pas changé, dans une zone dangereuse, où l’air est empesté de poussière, de fumée et d’émanations des usines de distillations. »
Depuis le bombardement de Brüx en mai, les prisonniers sont autorisés à se réfugier dans les mines, qui se sont révélées être des abris excellents. Les alertes sont données 40 minutes environ avant l’arrivée des bombardiers alliés, de sorte que les membres du personnel sanitaire peuvent transporter les malades en lieu sûr. »
Le premier bombardement du 12 mai 1944, fera de nombreuses victimes parmi les prisonniers de guerre. Le cours délai entre l’alerte et le bombardement ne permettra pas de se protéger efficacement. 68 Français, 50 Britanniques et 16 Hollandais décéderont.
Des témoignages :
« Le 12 mai 1944 vers 13h30, les sirènes sonnent l'alerte et 1/4 d'heure plus tard une « grosse » formation bombarde l'usine d'Hydrierwerk. Les dégâts sont importants et beaucoup de P.G. sont tués. »
« Il paraît qu’il y a beaucoup de victimes car les salauds ont fait reprendre le travail avant le bombardement.
: « Des ouvriers réfugiés dans les abris ont été ébouillantés. D'autres ont été ensevelis vivants. Ils ont dégagé un Anglais après quatre jours et quatre nuits, il était fou.
Le lendemain 13 mai, un PG consigne dans son journal, « le camp de prisonniers près de l’usine n’a pas été touché » mais il est inquiet pour les P.G. qui devaient se trouver sur les chantiers de l’usine car l’attaque semble avoir touché sa cible. Il précise : « La première vague a fait mouche. On parle d’une centaine de prisonniers tués. L’usine continue à brûler. Hier, les prisonniers du kommando se sont éparpillés dans les champs, les civils aussi d’ailleurs.
15 mai : Les Anglais auraient annoncé qu’ils viendraient bombarder vers 4 h et demi. On verra. Depuis le bombardement nous sommes sans eau. À l’usine, beaucoup ont été noyés dans les abris. »
« il y avait 57 français, 15 Italiens, et 32 Anglais [inhumés] ».
Le 19 mai : « Midi-alerte. Des avions sont passés au-dessus de nous sans bombarder. Les civils étaient déjà éparpillés dans les champs. »
L’attaque suivante n’aura lieu que deux mois plus tard, le 21 juillet.
Des bombardements et des alertes qui se poursuivent jusqu’en mars 1945 !
Un autre PG français évoque aussi le raid de Noël et celui qui dévastera l’usine à la mi-janvier et ne permettra pas une reprise de la production : « Pas de trêve le jour de Noël [1944], des bombes, encore des bombes... Et à nouveau le 15 janvier 1945 pendant 40 longues minutes : Hydrierwerk est détruite « à fond »
Noël 1944: « sous les bombes, brouillard, neige, épouvante. »
Entre le 12 mai 1944, date du premier bombardement et la fin de la guerre, on recense 17 attaques sur le complexe de l’usine d’hydrogénation de Brüx dont 13 en 1944 et 4 en 1945.
SA LIBERATION
il est libéré par les alliés le 10 mai 1945 rentre chez lui le 19 mai 1945
Il est démobilisé le 22 mai 1945 Centre de démobilisation de Dijon. (Rappelé le 23 aout 1939, démobilisé le 22 mai 1945 soit 5 années et 9 mois après)
Il rejoint ses parents évacués de Dunkerque à Saint Usage en Cote d’Or.
Puis il rejoint son frère Raymond évacue de Dunkerque à Chavanges dans l’Aube, il y fera connaissance de ma mère qu’il épousera le 10 novembre 1945.
En fin d’année 1945 Il rejoindra le 24 bis rue de la République à Petite Synthe (où je suis né).
ANNEXE
LES DIFFERENTS CAMPS D’ALLEMAGNE
LES CAMPS DE CONCENTRATION NAZIS
LES CAMPS DE CONCENTRATION APRES LE DEBUT DE LA SECONDE GUERRE MONDIALE
Avec le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale par l'Allemagne nazie en septembre 1939, les conquêtes territoriales allemandes et l'augmentation importante du nombre de prisonniers potentiels se traduisirent par l'extension rapide du système concentrationnaire vers l'est. Si les camps n'en demeurèrent pas moins des lieux de détention pour les ennemis politiques, le climat d'urgence nationale suscité par le conflit permit à la SS d'étendre leurs fonctions.
Les camps de concentration devinrent de plus en plus des sites où les autorités SS pouvaient tuer des groupes ciblés d'ennemis réels ou supposés de l'Allemagne nazie. Ils en vinrent également à servir de centres de rétention pour un réservoir rapidement croissant de main-d'œuvre forcée déployée sur des projets de construction SS, des sites industriels d'extraction commissionnés par la SS, et à partir de 1942, dans la production de matériel miliaire, d'armes et de biens liés à l'effort de guerre allemand.
Malgré le besoin de main-d'œuvre forcée, les autorités SS continuèrent délibérément à sous-alimenter et maltraiter les prisonniers incarcérés dans les camps de concentration, à les affecter à des travaux forcés sans tenir compte de leur sécurité, générant des taux de mortalité particulièrement élevés.
CAMP D'EXTERMINATION
Les camps d'extermination construits par les nazis (Vernichtungslager) étaient des camps de concentration destinés spécifiquement à l'anéantissement de masse (Vernichtung) des individus considérés comme indésirables dans l'espace du IIIe Reich et des territoires conquis par les Allemands. Les victimes de ces camps furent pour la plus grande part des Juifs, mais aussi des Roms, des Slaves, des personnes réputées souffrir de handicaps mentaux, et d'autres encore. Les camps d'extermination furent au cœur de la Shoah.
Nom |
Dates |
Nombre estimé |
Auschwitz-Birkenau |
Septembre 1941 - janvier 1945 |
Plus de 1 100 000 |
Belzec |
Mars 1942 - décembre 1942 |
Entre 450 000 et 500 000 |
Chelmno |
Décembre 1941 - avril 1943 ; avril 1944 - janvier 1945 |
Entre 150 000 et 340 000 |
Majdanek |
Octobre 1941 à juillet 1944 |
78 000 |
Sobibor |
Mai 1942 - octobre 1943 |
250 000 |
Treblinka |
Juillet 1942 - novembre 1943 |
Entre 700 000 et 900 000 |
Auschwitz, le plus connu, détenait jusqu'à 100 000 prisonniers. Ses chambres à gaz asphyxiant pouvaient contenir 2 000 personnes à la fois, et 12 000 victimes pouvaient être gazées et incinérées chaque jour. Les prisonniers qui étaient jugés valides étaient d'abord utilisés au sein des bataillons de travaux forcés ou pour les activités liées à l'exécution du génocide, jusqu'à ce qu'ils se soient, pour ainsi dire, tués à la tâche ; ils étaient alors exterminés.
CAMPS D’INTERNEMENT DES PRISONNIERS FRANÇAIS
FRONTSTALAG
Camp de prisonniers de guerre français sur le territoire français
Les Frontstalags constituaient de véritables camps de transit pour les prisonniers français avant leur acheminement vers les camps définitifs situés en Allemagne (Stalag ou Oflag)
LES CAMPS DE PRISONNIERS FRANÇAIS EN ALLEMAGNE
Ils sont désignés par un chiffre romain qui représente leur région de rattachement et par une lettre pour les différencier lorsqu'il y en a plusieurs dans la même région.
Il y aura deux types de camps.
LE STALAG Camp de prisonniers, établi en Allemagne ou dans les pays occupés pendant la Seconde Guerre mondiale, dans lequel étaient internés les sous-officiers et les soldats des armées alliées. Stalags et oflags; stalag disciplinaire; stalag des réfractaires; anciens des stalags. En juin 1940, des milliers et des milliers de soldats furent faits prisonniers. Dans les stalags, des intellectuels ont partagé la même vie avec des travailleurs manuels
L’ OFLAG, abréviation de Offizier-Lager, « camps d'officiers », est le nom donné en Allemagne aux camps de prisonniers de guerre destinés aux officiers durant la Seconde Guerre mondiale. Contrairement à ce qui se passait dans d'autres camps de prisonniers allemands, les conditions de détention étaient relativement bonnes, respectant les Conventions de Genève relatives aux prisonniers de guerre et permettant les inspections et les interventions de la Croix rouge internationale.