L’origine des Hugnenots
L’origine des Hugnenots
Les catholiques vénèrent les Saints et considèrent le Pape comme représentant de Dieu sur terre.
Le premier est Martin Luther, né en Allemagne, à Eisleben, en 1483. Au lieu de commencer les études de droit que son père avait envisagées pour lui, il devient moine chez les Augustins d’Erfurt. Docteur en théologie, l’étude des Psaumes et de Paul le convainc que tout homme est sauvé par l’amour gratuit de Dieu, base de sa doctrine de « justification par la grâce seule ». Il s’indigne de la vente des indulgences destinées à financer la somptueuse basilique St-Pierre de Rome qui est en contradiction avec la Bible. Ses 95 thèses contre les indulgences placardées sur la porte de l’église de Wittenberg en 1517 lui valent un procès à Rome, aboutissant à son excommunication en 1521.
Vers 1515, le prêtre et théologien allemand Martin Luther a décidé de réformer la religion, c'est-à-dire de ne plus accepter certaines règles qu'il trouvait injustes. En 1517, il a rédigé ses 95 thèses, c'est ce qu'on appelle la Réformation.
Par exemple, il n'acceptait plus le Pape (ou de chef), ni que les prêtres n'aient pas le droit de se marier. Il a aussi traduit la Bible en allemand pour que les gens la comprennent. La messe, qui avant était en latin, a été à partir de là aussi tenue en allemand.
L’origine des Hugnenots
Désignant les calvinistes français, le vocable « huguenot » est doublement d'origine genevoise, puisqu'il est apparu dans cette ville dans les années 1520-1525 par une double dérivation-altération du mot allemand Eidgenossen (les compagnons du serment, désignant les confédérés suisses) et du prénom personnel Hugues synthétisés en « eignots ». À Genève, en effet, le parti de l'indépendance hostile au duc de Savoie est dirigé, en attendant Calvin, par Hugues Besançon.
Vers 1530-1535, le mot huguenot est déjà entré en France dans le langage courant : on sait que Guillaume Farel établit le protestantisme à Genève et que Calvin, en route vers Strasbourg, s'installe dans la ville en 1536.
Pendant longtemps, les catholiques ont persécuté les protestants. Les protestants se cachaient pour pratiquer leur religion. Le 24 août 1572 à Paris, des catholiques ont attaqué les protestants et il y a eu beaucoup de morts. C'est ce qu'on appelle le massacre de la Saint-Barthélemy. Les tueries systématiques ont continué pendant plusieurs jours et se sont étendues sur toute la France.
Puis, Henri IV, le roi de France de l'époque (qui avait été lui-même protestant) a décidé que tout le monde avait le droit de pratiquer la religion qu'il voulait. Il a fait rédiger une loi en 1598, qui s'appelle l'édit de Nantes, qui autorisait les protestants à pratiquer leur religion sans se cacher et qui interdisait aux catholiques de persécuter les protestants. C'était enfin la paix à l'intérieur de la France. Le château de Veretz où fut signé l'édit de Nantes
En 1685, le nouveau roi de France de religion catholique, Louis XIV, a annulé cet édit, c'est ce qu'on appelle la révocation de l'édit de Nantes. Les protestants perdent tous leurs droits et la chasse aux protestants recommencent de plus belle.
Les protestants étaient des gens souvent instruits et critiques. Louis XIV pensait qu'ils allaient l'empêcher d'exercer son pouvoir absolu et cherchait donc à renforcer le soutien des catholiques.
Environ
200.000 protestants ont fui la France, à peu près 40 000 d'entre eux sont
partis en Allemagne. Le Grand Frédéric
Guillaume était prêt non seulement à accueillir ces
réfugiés mais aussi à les protéger. Il leur avait réservé des terrains pour
construire leurs maisons. Après les ravages de la guerre de Trente Ans (de 1618
à 1648), la population de Berlin et du Brandebourg-Prusse avait fortement
diminué et de nombreux villages attendaient leur reconstruction. Les réfugiés,
parmi lesquels se trouvaient des artisans et de gens qualifiés, ont aidé à un
redémarrage économique.
Ce sont ces protestants venus de France qu'on appelle les huguenots.
Le futur Henri IV naît en 1553 à Pau. Sa mère, Jeanne III d’Albret, qui déclarera sa conversion à la Réforme à Noël 1560, prend soin d’instruire Henri selon les préceptes de la Réforme ; son père, Antoine de Bourbon, resté catholique, essaie de le soustraire à l’influence réformée, mais meurt en 1562. Agé d’à peine quinze ans, Henri est confié par sa mère à l’amiral Gaspard de Coligny, et participe à la troisième guerre de religion. La mort de Louis de Condé, tué à la bataille de Jarnac en 1569, fait du jeune Henri le nouveau chef du parti huguenot. Avec sa mère, il est présent au synode des Eglises réformées réuni à La Rochelle, en 1571. En 1572, Jeanne meurt et Henri devient roi de Navarre.
Le 18 août 1572, il est marié à Paris à la sœur du roi de France Charles IX, Marguerite de Valois, la « reine Margot ». Ce mariage « mixte » avait été arrangé pour favoriser la réconciliation entre catholiques et protestants. Catholique, Marguerite ne peut se marier que devant un prêtre ; Henri, « hérétique », ne peut entrer dans une église ; leur mariage est alors célébré sur le parvis de Notre-Dame. Le mariage est suivi quelques jours plus tard du massacre de la Saint-Barthélemy. Épargné par les tueries du fait de son statut de prince de sang, Henri est contraint quelques semaines plus tard de se convertir au catholicisme. Retenu prisonnier à la cour pendant plus de trois ans, Henri s’échappe en 1576, abjure officiellement le catholicisme et reprend la tête de l’armée huguenote.
Animé d’un esprit modéré, cherchant toujours à ménager la cour de France, il est contesté par son cousin le prince Henri de Condé, qui lui se bat pour faire triompher la cause protestante. Henri s’illustre dans les dernières guerres de religion. La prise de Cahors, en mai 1580, où il réussit à éviter pillage et massacre malgré trois jours de combats de rue, lui vaut un grand prestige à la fois pour son courage et son humanité. En 1584, la mort de Monsieur, frère du roi Henri III, fait de Henri de Navarre l’héritier présomptif de la couronne de France. Aussitôt se forme une Ligue catholique pour faire barrage à l’hérétique, obligeant Henri III à déclarer Henri de Navarre déchu de ses droits à la succession royale. Une nouvelle guerre de religion commence, la plus longue, la dernière (1585-1598). Contre l’offensive ligueuse, les troupes protestantes menées par Henri de Navarre sont victorieuses à la bataille de Coutras (1587).
Le 1er août 1589, quelques instants avant de mourir des blessures infligées par le moine fanatique Jacques Clément, le roi Henri III reconnaît formellement comme son successeur légitime son beau-frère et cousin le roi de Navarre, et celui-ci devient le roi Henri IV. Un roi virtuel : il lui faudra dix ans pour conquérir son royaume, par les armes, pied à pied contre la Ligue catholique. L’épuisement des forces protestantes et catholiques en présence, tant au niveau moral que financier, contribue à rallier progressivement à Henri IV les « bons Français », plaçant l’intérêt du royaume au-dessus des partis religieux. C’est dans le même sens politique que Henri IV fait le choix d’abjurer à nouveau la foi réformée, en 1593 : « Paris vaut bien une messe », ce qui lui permet d’être enfin sacré roi l’année suivante, à Chartres.
Choqués par sa conversion, qui entraîne celles de nombreuses personnalités de la noblesse, les protestants reprochent au roi de les avoir abandonnés et négocient âprement leur soutien. Victorieux des ligueurs et de leurs alliés espagnols, Henri IV prépare un édit de pacification religieuse entre tous les Français : l’édit de Nantes, signé le 30 avril 1598. Il peut dès lors consacrer ses forces à relever le pays en ruines. Grâce à son ministre Sully, resté huguenot, la douzaine d’année qui précède son assassinat sera une période d’essor de l’économie, des arts et des métiers